RÊVER : UN MERVEILLEUX FACTEUR DE RÉSILIENCE

Publié le : 28 février 20184 mins de lecture

Il est beaucoup plus thérapeutique de réaliser un rêve que de le faire analyser – Florence Littauer

Orpheline de mère à 6 ans, de père à 7 ans et séparée de mon frère jumeau avant l’âge de 8 ans,  aujourd’hui, à  56 ans et avec le recul,  je peux  dire  que c’est grâce à l’imaginaire de l’enfant que j’étais, si  j’ai réussi à vivre avec mes manques au présent.

Conférencière et auteure du livre Ça vaut la peine de rêver avant de s’endormir, je suis pleinement consciente que si je n’avais pas utilisé le rêve et l’imaginaire pour me réinventer, pour me construire une vie, pour l’embellir, pour l’adoucir et pour visualiser ce que je voulais faire et être, je travaille encore sur l’avoir,  je serais devenue ce que la société s’attend de voir chez une personne avec un passé si lourd à porter. Alors qu’aujourd’hui, j’enseigne l’espoir à ma façon, à ma manière et avec ma différence.

Je suis tout à fait d’accord avec Boris Cyrulnik lorsqu’il dit : Quand le réel est terrifiant, la rêverie donne un espoir fou, c’est tellement vrai. Quand on perd l’essentiel au début de sa vie comme sa mère, son père, ses frères, sa sœur, son environnement, sa maison, ses poupées , ses références, ses repères, et que l’on vit entouré d’adultes impuissants  face à la souffrance d’un enfant, rêver devient inconsciemment,  à ce moment-là,  un merveilleux facteur de résilience .   Sans rêve, sans imagination et sans visualisation, j’aurai été incapable de rebondir et de reprendre contact avec ce qui était vivant en moi.  Par contre,  ma pulsion pour la vie, je la dois à l’expression de mes émotions.

Si vous vivez en ce moment une période difficile, je vous encourage à parler, nommer, exprimer, écrire, chanter ou danser votre souffrance. Ne restez  pas prisonnier de votre passé et du présent. Osez exister avec vos larmes, vous récupérez ainsi vos rêves, vos projets et  vos passions.   Bien sûr, vous risquez de déranger les gens qui utilisent le « positivisme » comme mécanisme de défense, pour se couper de leur souffrance.  Mais positiver les pertes ne changera rien à la douleur des manques. Pour  renaître à soi-même, et pénétrer le monde des vivants,  il faut non seulement mettre des mots sur ce que certaines personnes vous encouragent à taire , il faut aussi être capable d’avoir de la compassion envers soi, son histoire et de reconnaître son humanité .

Je termine en remerciant Maude Chouinard de m’offrir cette opportunité d’utiliser mon histoire pour vous encourager à donner de la valeur à votre différence.

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